La saga des marques : LU

Ou comment s’inspirer d’un monstre de l’alimentaire pour comprendre les enjeux de l’innovation dans la stratégie marketing : la saga des marques avec LU.

LU c’est avant tout l’histoire d’une passion partagée entre deux artisans biscuitiers : Jean-Romain Lefèvre et Pauline-Isabelle Utile. De cette union naît la maison LU (Lefèvre-Utile) en 1848, au 5 rue Boileau à Nantes ainsi que son ambition de créer les meilleurs biscuits au monde. La biscuiterie remporte même la médaille d’Or lors de l’Exposition de Nantes en 1882.

Louis, le fils cadet du couple, reprend les rênes de la maison LU et s’impose comme un véritable visionnaire. Il révolutionne les méthodes de fabrication avec l’ouverture d’une immense usine de biscuits sur les Quais de Loire. Il se lance aussi dans l’aventure publicitaire avec la création d’affiches incontournables (cf l’affiche de Firmin Bouisset en 1897, qui va servir pour la marque Petit Écolier).

C’est en 1886 que Louis Lefèvre Utile crée le Véritable Petit Beurre ! Avec ses 4 oreilles et ses 52 dents, il ne tardera pas à devenir le biscuit emblématique de la marque.

LU reçoit en 1900 l’unique Grand Prix décerné à la biscuiterie lors de l’Exposition Universelle et trouve ainsi sa première consécration internationale.

Créatif dans l’âme, Louis s’inspire d’éléments de la vie quotidienne :

  • Pour le Petit Beurre, le napperon auquel il associe l’allégorie des saisons : 4 oreilles pour les saisons, 52 dents pour les semaines, 24 points pour les 24 heures de la journée !
  • Pour la Paille d’Or, en 1905, une botte de paille !

En 1950, le designer américain, Raymond Loewy, donne à la marque son logo aux lettres blanches sur fond rouge ! C’est ce même créateur qui invente le logo de Hénaff en 1959.

C’est dans les années 60-70 que la marque conçoit de nouvelles recettes qui deviendront des marques : les  Barquette et les fameux Pepito et Prince, Granola ou PiM’s ! Sans parler en 1980 de la création de Mikado ou Lulu l’Ourson et le lancement des gâteaux salés avec TUC.

Après de nombreux changements, Lu appartient depuis 2012 à la multinationale Mondelez International. Quant au logo, il a été repensé depuis ses débuts, comme pour la dernière version en 2011, mais le lettrage blanc sur fond rouge est resté intact, pour conserver la notoriété et l’ancrage historique.

 

 

CONCORDANCE CONSEIL vol formation

Quelques lignes sur la nouvelle responsable de l’OMC

L’organisation mondiale du commerce… après Trump et face aux enjeux liés à la pandémie et aux pays sous-développés qui sont laissés parfois sous domination… tellement plus facile de négocier les ressources minières une fois que les négociations ont été conclues sur l’implantation des réseaux ou des échanges commerciaux !

Focus sur le « job » qui attend la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et première Africaine portée à la tête de cette organisation multilatérale.

L’article de Jeune Afrique en parle très bien !

 

Tribune libre sur la place des femmes… (épisode 2)

Le regard de préhistoriens sur la division sexuée des rôles dans la société

Dans un article précédent, j’abordais la vision de Pascal Picq (« Et l’évolution créa la femme » aux éditions Odile Jacob). Dans un registre proche, bien que l’approche soit plus globale et retrace l’histoire de l’invisibilité de la femme, l’essai de Marylène Patou Mathis (« L’homme préhistorique est aussi une femme » aux éditions Allary) est intéressant.

Tout porte à croire en lisant Pascal Picq ou Marylène Patou Mathis que les violences internes aux groupes humains soient apparus avec la sédentarisation et au Néolithique**.

Je cite l’auteure (p25 de son essai) : « Les premières traces de violences collectives semblent apparaître avec la sédentarisation des communautés, qui débute il y a environ 14000 ans, et augmenter au cours du Néolithique, période marquée par de nombreux changements environnementaux (réchauffement climatique), économiques (domestication des plantes et des animaux qui permet un surplus de denrées alimentaires – attesté par leur lieu de stockage), sociaux (apparition des élites et des castes et leur corollaire, la hiérarchisation et les inégalités) et de croyances (apparition de divinités et de lieux de culte). Cette violence pouvait être due à des facteurs multiples : situations paroxysmiques liées à une crise (démographique, politique, épidémiologique), rites sacrificiels (de fondation, propitiatoires ou expiatoires), motifs psychologiques (vengeance suite à une vexation ou une insulte, volonté de domination). On constate que les femmes et les enfants en seraient les principales victimes. »

A priori, ce que précise Marylène Patou Mathis, c’est que les connaissances actuelles sur le Paléolithique (antérieur au Néolithique) ne permettent pas de contredire l’idée de sociétés plutôt sans violences en interne et avec une place des 2 sexes plutôt équilibrée : la femelle Australopithèque par exemple peignait dans les cavernes (cf les mains négatives peintes et majoritairement féminines selon une étude de 2007 dans des grottes françaises et espagnoles), chassait (il est même évoqué la possibilité qu’elle courre devant la proie pour que le mâle tue). Plus tard, en Gaule, les femmes (sans enfant) accompagnaient les hommes à la chasse et à la guerre.

Au Paléolithique, les représentations rupestres montrent beaucoup de « femelle reproductive ». Il se peut que les humains de cette époque-là n’aient pas compris le rôle du mâle dans la reproduction. Il se peut aussi que les divinités principales soient féminines, comme l’attestent les mythologies de plusieurs continents. Dans tous les cas, « loin du tabou [de la nudité et du sexe féminin], les « artistes » du Paléolithique supérieur ont représenté non seulement le corps nu (féminin et masculin), mais aussi l’organe sexuel visible, la vulve et le phallus. » Et « quoi qu’il en soit, parmi les représentations anthropomorphes, les images féminines sont de loin les plus nombreuses et même les seules avant le Magdalénien (entre -15000 et -13500 ans).

Le Paléolithique n’était pas non plus l’Eden perdu ! Il y avait des échanges de femmes et de jeunes, à priori, pour « sceller des alliances entre groupes, alliances nécessaires à la survie de ces petites communautés dispersées sur de vastes territoires. »

 

Tout porte à croire en lisant ces deux anthropologues que les religions monothéistes ont posé les bases de cette coercition de la femme dans la société humaine.

Marylène Patou Mathis explique que c’est la religion juive qui a « détrôné » Marie (vierge ; comme pour les humains préhistoriques) en la rendant femme et non divinité. Idem pour le concept du péché originel d’Eve ! J’imagine (et il n’y a pour moi qu’un pas pour aboutir à cette théorie) que l’homme a eu peur de la puissance de la femme (qui perd son sang ET met au monde) et a utilisé sa force et son agressivité face à une gente féminine sans complexe pour imaginer devoir se battre là-dessus (là, j’use d’aprioris liés à mon époque !). L’homme aurait donc inventé un Dieu invisible et tout puissant pour remplacer des divinités féminines et « réelles ».

Le rôle de la religion n’est pas neutre, peu s’en faut. Marylène Patou Mathys rappelle que « dans la mythologie égyptienne, c’est un homme, Seth, qui commet le péché originel, et une femme, Isis, qui sauve l’humanité ; chez les Celtes, le monde terrestre est régi par un principe féminin omniprésent, Dana la déesse mère, dont les femmes sont les messagères auprès des hommes ». Et pourtant, la misogynie des traités de théologie morale chrétienne des XIVè et XVè siècles conduira à la persécution des « sorcières », qui fera en Europe des dizaines de milliers de victimes. … A partir du XVIIè siècle, le thème du péché cède le pas à celui de la « nature féminine » qui serait déraisonnable (dénuée de raison), voire « immorale ».

Même la science s’y est mise ! Déjà, les premiers dictionnaires martèlent la différence entre homme et femme. Dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert de 1750, « sexe » ne concerne que la femme. Au début du XIXè siècle, Maryse Patou Mathis rappelle qu’« elles sont plus nombreuses que les hommes dans les espaces réservés aux fous dans les hôpitaux ». Le passage sur les expériences de mesures du cerveau des femmes est hallucinant. Au milieu du XIXè siècle, des scientifiques démontrent que le cerveau féminin est moins volumineux et moins lourd, preuve pour eux que la femme est inférieure car moins intelligente. Le même principe sera utilisé pour les « races ». Il faut attendre la fin du siècle pour que L. Manouvrier montre que la différence de cerveau est liée à la différence de taille des individus ! Et ce scientifique sera mis au banc de ses pairs à l’Académie de médecine !

Tout porte à croire aussi que, pendant la préhistoire, la notion de la perception du sang est au cœur de la séparation des tâches dans le groupe et la répartition des tâches : la femelle donne vie et perd du sang, le mâle prend la vie et verse le sang. D’où un partage dans la chasse avec les armes contendantes pour les mâles et les massues pour les femelles.

On voit là le problème de l’interprétation qu’évoquait déjà Pascal Picq. Les scientifiques qui ont étudié la préhistoire étaient des hommes jusque dans les années 1970. Peu de femmes portaient leur voix sur ces recherches. Et certaines paléontologues étaient inversement trop féministes ou « gyné-morphiques » (j’invente bien sûr !) versus l’androcentrisme trop pratiqué par les collègues et qui amènent aux théories d’un matriarcat originel ?!!! Mais les excès sont logiques pour rééquilibrer la réflexion. Car on se souvient de ces squelettes nommés « guerriers » parce qu’entourés d’armes et que les analyses ADN ont renommés « guerrières ». On peut rappeler aussi le classement de « femmes robustes » dans la case des hommes à la seule analyse du squelette.

Selon les dernières recherches, « peu de tâches sont basées sur la force physique, en réalité, presque toutes les tâches de la préhistoire requièrent des compétences possédées de façon équivalente par les sexes ». Marylène Patou Mathis rappelle que Darwin l’avait déjà noté : « chez tous les peuples barbares, les femmes sont forcées de travailler au moins aussi laborieusement que les hommes ». Comment ne pas réaliser les déplacements lors des migrations saisonnières, les distances parcourues pour la cueillette, le ramassage du bois, la recherche de l’eau. « La chasse induit l’existence au sein des communautés de relations d’entraide (partage, coopération, solidarité), mais aussi de complémentarité entre individus ».

L’histoire des migrations et de la colonisation peut faire penser à cela aussi : de nombreuses sociétés indiennes étaient matrilocales et les tâches étaient bien réparties mais la violence n’avait pas lieu dans le groupe (elle était certainement très présente en dehors du groupe). Les sociétés patriarcales sont arrivées et ont exterminées ces sociétés plus pacifiques. On retrouve ce phénomène sur d’autres continents. Et cela rappelle ce que précisait Pascal Picq avec le rappel du calendrier des migrations en Europe, liées aux glaciations. cf article précédent

En lisant ces scientifiques avertis, nous pouvons tabler que d’autres paléontologues étudieront bientôt les civilisations d’autres continents que l’Europe, qu’ils reviennent en Afrique, berceau de l’humanité, qu’ils s’inspirent des cultures du Nord où les femmes étaient des guerrières aussi, des cultures amérindiennes où les tribus étaient matriarcales, des peuples asiatiques avec les Amazones.

Il faut repenser l’Histoire en laissant le féminin prend la place qu’il avait et non celle qu’on souhaite lui donner aujourd’hui, tout empêtrés que nous sommes dans nos aprioris et notre culture !

Mais il est crucial de se reposer cette question : si la coercition envers les femmes est plus liée à une éducation et une emprise sociétale (qui remonte au Néolithique) plus qu’à un déterminisme naturel, « le patriarcat est un système social qui opprime les femmes […et] aliène aussi les hommes en faisant peser sur eux « l’obligation de la force, le combat, la puissance ». »

Il faut sortir de nos préjugés et imaginer un équilibre vertueux pour nos enfants.

 

** : le Paléolithique (l’âge de la pierre taillée) s’étend jusqu’à -9600 ans (Mésolithique, période de transition) et le Néolithique (l’âge de la pierre polie) démarre en -6000 ans et se termine vers -2200 ans à l’âge de bronze.

le jeu pour fidéliser et animer une communauté

Le jeu comme levier de relation et de fidélisation : un aperçu de ce que font les marques sur e-marketing.

Ce qui permet de mettre l’accent sur :

  • l’importance de la compréhension du mode opératoire du client pour mieux le suivre,
  • parler avec ses mots à lui pour mieux le faire adhérer au projet de l’entreprise et de la marque,
  • aller sur son terrain de jeu, littéralement, pour être proche de lui !

Et pour approfondir le sujet du « jeu », on peut aussi :

  • aller voir du côté du CNAM qui met en place des outils performants pour accompagner les formateurs et les participants tant en présentiel qu’à distance,
  • découvrir les idées de la toute nouvelle entreprise CHRYSALUDE qui propose des solutions de gaming pour rendre les formations plus ludiques.

 

Iceberg de la formation avec DIPLONOVA

Belle iconographie pour mieux comprendre les enjeux de la formation, à retrouver sur LinkedIn et sur le site de Diplonova avec Steven Chazal.

Intervention 100 000 Entrepreneurs à Nantes

Voici ma contribution du moment avec 100 000 Entrepreneurs autour des Semaines Femmes et Entrepreneuriat.
Merci à M. Gadenne, professeur de sciences économiques et sociales au Lycée Monge de Nantes et à sa classe de Première Générale pour leur accueil cette semaine !
A bientôt pour d’autres interventions en collège ou lycée, Aude Samson !

 

 

une citation pour être inspiré(e!)

« We, the successors of a country and a time where a skinny black girl descended from slaves and raised by a single mother can dream of becoming president only to find herself reciting for one. »


Si cet extrait du discours d’Amanda Gorman lors de l’investiture du nouveau président des États-Unis le 20 janvier 2021 pouvait inspirer les jeunes femmes là-bas ou ici… ce serait formidable ! Puisse que ces mots bien choisis ne deviennent pas lettres mortes !

La saga des marques : Hénaff

Histoire d’une marque bretonne (et finistérienne !) qui a innové dès le début : Hénaff !

C’est en 1907 que Jean Hénaff se lance dans la conserverie de légumes : petits pois et haricots verts, avec une usine à Pouldreuzic pour accompagner les producteurs locaux qui vendent leurs produits frais à Quimper et Pont-Labbé. Pour pallier une maladie sur les petits pois et la saisonnalité de la récolte, le dirigeant, Jean Hénaff, pense adapter la mise en conserve du poisson au porc ! Il invente alors une recette originale de pâté, dont on connait tous le goût et adapte l’usine en 1915 !!

En 1933, ce sont trois des fils de Jean Hénaff qui gèrent l’entreprise. En 1959, le designer américain, Raymond Loewy, invente le logo que le connaît encore (le créateur a déjà inventé le logo de LU en 1950) ! En 1963, la 3è génération siège à la direction. En 1972, les légumes (et le poisson) sont abandonnés. La marque prend toute sa place sur le marché du pâté et des rillettes.

En 1995, nouvelle innovation avec une offre de produits frais avec une recette originale et innovante aussi de saucisses fraîches.

Le 21ème siècle est pour Hénaff l’entrée sur le marché américain et le partenariat avec Alain Ducasse et le CNES pour concevoir une alimentation pour les voyages dans l’espace à bord de la Station Spatiale Internationale. Cela fait du chemin depuis Pouldreuzic et depuis 1907 !

Et l’entreprise a même créé un musée du pâté Hénaff dans l’ancienne ferme du fondateur, pour mettre en lumière son histoire et surfer sur le story-telling pour valoriser son esprit d’entreprendre et son sens de l’innovation !

Négocier le budget de com’

A l’heure où les stratégies ont peine à se réinventer, la notion de budget de communication est toujours et encore plus d’actualité. Voici quelques conseils bienvenus pour argumenter sur l’investissement plutôt que sur la dépense avec WeAreCom !

 

 

emarketing

Le click’n collect

La crise sanitaire de la covid-19 aura eu cela de bon de devoir innover sur les méthodes de vente et de paiement…

E-marketing se targue d’une infographie pour avoir un aperçu des solutions de click’n collect actuelles : à retrouver aussi sur l’article du journal éponyme !