L’écologie du sensible

J’étais à la première journée des Université Citoyennes du Comité 21 Grand Ouest le 20 mars dernier à Ancenis.

Le thème était « l’écologie du sensible ». La journée a été inspirante, articulée autour de témoignages argumentés, d’expériences et d’émotions : un cocktail énergisant pour se (re)donner envie de s’engager et d’agir.

Sur la première table ronde « l’écologie du sensible facteur de mise en mouvement  » avec Vanessa Manceron anthropologue au CNRS, Stacy Algrain journaliste et conférencière, Pauline Lida Robert du collectif Minuit12 et Nicolas Roesch, designer chez ZoéPolis, les réflexions étaient en cohérence et les échanges fluides.

Je vous propose ici une synthèse des éléments engageants que j’ai pu retenir de la journée. Cette synthèse sera en 2 temps : épisode n° 1 sur le contexte et les enjeux, épisode n° 2 sur les freins et les actions possibles.

Voici les éléments de contexte, cités par les 4 intervenants (sans distinction de paternité ou maternité !) :

o   On parle aujourd’hui d’ »amnésie environnementale », liée d’un côté au glissement du point de références (ou l’oubli des expériences de la génération précédente) et d’un autre côté à la disparition de l’expérience de la nature.

o   Il faut faire comprendre notre interdépendance (avec les non-humains).

o   Il faudrait déconstruire notre autonomie biologique d’humain : nous sommes dépendants des microbiotes de notre corps.

o   Le savoir sur le terrain permet de nommer et de s’attacher à la vie, l’immersion permet l’attachement et permet de faire exister.

o   La veille et les témoignages permettent de rendre visible la 6è extinction.

o   S’inspirer de ceux qui remplacent la dépression par la lutte, s’inspirer aussi des « naturalistes des terres » qui permettent d’amorcer une action juridique pour la nature.

o   L’ »agentivité » dépend de l’engagement, intellectuel et moral. C’est très lié à l’expérience d’une autre vie que la vie humaine.

o   Les sciences naturelles ont été dénigrées, « trop féminin, trop inutile », et la conservation a été remplacée dans certains esprits par la réintégration (d’espèces éteintes).

o   La parole est un lien entre science et société.

o   L’art permet de se reconnecter avec le langage corporel au-delà des paroles.

Quelques phrases clefs qui permettent de poser le cadre de la réflexion. Très inspirant !s

Dans le prochain article, je vous donnerai quelques-unes des idées que les conférenciers ont avancées le 20 mars 2025 pour imaginer une mise en mouvement !

Comment imaginer s’adapter à +4 degrés

La conférence de Nathanaël Wallenhorst, organisée le mardi 4 février 2025 à l’IMT Atlantique – Nantes par le Collège des transitions écologiques et sociétales était éclairante.

« S’adapter à +4 degrés ? » (selon le scénario tendanciel du GIEC, c’est + 3 degrés en 2100 et donc +4 degrés en France)

Entre faits scientifiques et exemples parfois si simples, le philosophe et enseignant a sur interpeller tout le monde. Cette vulgarisation bienvenue se retrouve aussi dans la lecture de « Vortex » (co-écrit avec Laurent Testot aux éditions Payot-rivages)

A l’IMT mardi, 2 questions ont été posées à Nathanaël Wallenhorst :

1 : quelles sont les surprises si on est à +2 degrés en 2030 (dans 5 ans) ?

2 : quid de l’adaptation du monde à +3 degrés en 2100 ?

Voici quelques phrases qui m’ont bien accrochée :

** Toutes les disciplines scientifiques de l’étude de la vie parlent de rupture. Alors que le paradigme scolaire est linéaire.

** L’écart moyen est de +1.2 degrés en 50 ans.

** « C’est une affaire de mecs : l’un qui veut coloniser le Groenland pour les minerais et les terres rares ou l’autre qui veut annexer l’Ukraine pour ses greniers à blé. »

** Selon une étude en 2017 (suite à une thèse sur les changements d’extrêmes de température en Europe par Margot Bador et la canicule mortelle en Europe), un +4 degrés en France pourra se traduire par un 55 degrés à Metz.

Un  préambule sur les données scientifiques a été amené et c’était pertinent.

Il faut parler de point de bascule(moment brusque, irréversible et sans moyen de retour en arrière) avec un effet non proportionnel de la dernière micro-action qui peut tout faire « péter ».

Il faut aussi parler de la boucle de rétroaction qui n’est pas linéaire d’un point A à un point N mais qui passe de A à B puis à C puis à F qui retourne à A. (exemple : chaleur ==> fonte des glaces ==> dégagement de CO² ==> chaleur ==> sécheresse ==> incendies ==> arbres dégagent du carbone ==> chaleur ==> dégel permafrost ==> CO² ), sans oublier le méthane plus dangereux que le CO². Il y a donc un « emballement du système Terre non lié à l’homme » mais que l’homme accélère. Car même si 35% des Français sont climato-sceptiques, il n’y a aucun désaccord scientifique sur le fait que l’augmentation des températures est liée à l’action humaine qui va créer des problèmes de société.

Pour rebondir sur l’exemple de Metz, 3 degrés en +, ce n’est pas un état stable.

Mais maintenant, que peut-on faire ?

Un premier triple constat :

** Problème de démocratie : empire de l’édition = livres scolaires + canaux d’information

** Problème d’éducation : l’école = 95% linéaire et 5% ouverture ; un fonctionnement en silos ; pas de place pour l’innovation de la réflexion et la rupture.

** Problème d’incompréhension « technique »: +4 degrés ne veut pas dire qu’on aura le climat de l’Espagne en Bretagne.

«  +3 degrés est un autre monde dont l’habitabilité se fracasse »

Quelles sont les ouvertures ?

** Faire des quotas de consommation : cf le budget prévisionnel pour ne pas dépasser +1.5 degrés est de 200 GigaWatt alors qu’en fait on part sur 850 GigaWatt de consommation.

** Des changements de pratique qui passent par le collectif.

** Le débat citoyen doit être accompagné du débat scientifique pour ajuster notre représentation du monde au réel !

** Posture de leadership d’une politique nationale qui serait écologique (rôle modèle).

** Penser à revenir au vivant (Cf 2% d’actifs en France liés à la nature) en faisant revenir les jeunes à la nature.

** Politiser les enjeux environnementaux et ne pas avoir seulement des exemples de héros.

** Revoir le politique, revoir la justice avec ces nouvelles données du réel à +4 degrés.

Dans le public, certaines questions ou remarques posaient question :

** « Accompagner le changement de monde, ça passe par le deuil, l’action mais un blocage majeur reste la culture de la compétition (ne pas faire, c’est laisser faire le concurrent). » et « Les gouvernements ne bougent pas ou proposent mais toujours pour revenir à un business-as-usual ». ==> Oui, comment parler de décroissance à un entrepreneur ?

** « On parle de 2100, mais je serai mort. Il faut faire peur en parlant de demain ». ==> Aïe : si on ne pense même pas à ses enfants, qui eux ne seront pas mort dans 75 ans, alors c’est que l’humain est particulièrement égoïste !

** Les budgets des collectivités : santé et sécurité (même dans des villes sans problème) pour plaire aux citoyens. ==> Eh oui, les politiques font du réel à partir de l’état social.

Dans les dernières minutes de la conférence, Nathanaël Wallenhorst a cité Valérie Masson – Delmotte, du GIEC : « Chaque 10ème de degré compte » pour éviter l’emballement.

La question de la fin « on arrête qui ? Quoi ? Quand ? », et la conclusion était une promesse : « C’est à nous de décider ! » et « Agir ensemble est encore possible. »

ECOPLAGE

une solution pour lutter contre l’érosion des plages et chauffer le réseau de la ville

En effet, ECOPLAGE permet à la ville Les Sables d’Olonne Agglomération de bénéficier d’Enerplage qui alimente le chauffage de certaines infrastructures (comme la piscine) grâce à la récupération de la chaleur de l’eau de mer (avec le système Ecolplage qui draine la plage pour éviter son érosion).
Dans cette station balnéaire vendéenne, la plage respire et la chaleur circule !
Belle expérience à exprimer en cette journée mondiale de l’énergie !
Arnaud Ballay
, tu pourras en parler l’année prochaine, « année de l’océan en France » : il y a de beaux sites à accompagner sur notre littoral !

Comme le dit le direction technique, depuis 1999, ECOPLAGE participe activement à la lutte contre l’érosion de la plage grâce à un système de drainage ingénieux. 

Mais saviez-vous que ce système est désormais transformé pour exploiter une ressource naturelle inestimable ?

Grâce à la thalassothermie, l’eau de mer est utilisée pour chauffer une partie de la ville, une initiative durable qui réduit notre empreinte carbone tout en continuant à protéger nos plages.

Ce projet ambitieux est mené en cotraitance avec le Bureau d’études TUAL et en collaboration avec ATLANTIQUE TRAVAUX PUBLICS, réunissant expertise et innovation pour répondre aux défis énergétiques et environnementaux d’aujourd’hui.

Janvier : les bonnes résolutions de la nouvelle année !

Des réflexions deviennent résolutions en ce début d’année dans les métiers de la chaîne du livre. L’association « pour l’écologie du livre » accompagne ces changements en faisant se rencontrer les différents métiers de la chaîne du livre et en œuvrant sur la visibilité des expériences vertueuses pour essayer de penser un nouveau modèle.

Il n’est que temps, quand les questions de sobriété sont évincées avec le rouleau compresseur économique ; l’article du Monde le précise encore s’il en est besoin après la rentrée littéraire de septembre.

CONCORDANCE CONSEIL forest expertise

le numérique responsable

On trouve de plus en plus de méthodes et de bons usages autour du numérique responsable en termes de développement informatique vertueux ou de pratiques professionnelles.

Un lien vers l’ADEME permet d’avoir la vision du côté des usagers du numérique, et ça c’est très bien !

En plus ce sont de petites vidéos très ludiques !

un vent du sud…

Ce n’est pas une nouvelle fraiche, même si elle vient de l’Antarctique… car cela date de décembre, mais c’est une nouvelle qui fait frissonner… de peur !

À découvrir sur le site de FUTURA SCIENCES avec une animation glaçante !

Communication et pertinence sur le web

De bonnes pratiques à reprendre pour avoir un site web en lien avec son offre, les équipes qui la mettent en oeuvre et les valeurs de l’entreprise : à relire sur Econsultancy

Ces propos sont tout à fait en écho à une parole de communiquant Jean-Marc Segati, dg de l’agence Big Success, sur le site e-marketing :

« Quel que soit le support, attention toutefois d’adapter le message s’il a le moindre risque d’être à contretemps, hors propos ou mal perçu. Tous les médias font des efforts pour prendre en compte cette crise majeure en baissant leurs prix, en mettant à disposition des espaces, en proposant des articles personnalisés, des solutions flexibles… »

emarketing

CONCORDANCE CONSEIL LOIRE SOLEIL

la data sous vigilance

Cela ne plaira pas à tout le monde de contrôler l’impact des données… mais pourtant il est urgent d’être lucide pour pouvoir agir !

Un bel article de 01Net sur la question du contrôle de l’impact de la consommation des données sur le climat.

ENERGIES RENOUVELABLES A LA CHANTRERIE

Inauguration de l’éolienne et de la centrale photovoltaïque sur le parc de la Chantrerie sur le site de Polytech Nantes

Joli projet bien ambitieux et semé d’embûches contournées pour la réalisation de cette expérience d’énergie renouvelable et de développement durable dans l’objectif d’accompagner la transition énergétique.

 

Le discours de Bernard Lemoult (collège des transitions sociétales) était limpide, je vous cite ici quelques extraits :

  • « enjeu de développement durable, enjeu énergétique et bien sûr enjeu de faire ensemble » car le projet est en collaboration avec les collectivités, les associations et les particuliers usagers de la zone ;
  • le raccordement au réseau électrique et la taxe CSPE ont bien ralenti le projet : « si un projet n’était que technique, ça se saurait ! » ;
  • l’éolienne de plus de 35 mètres a failli ne pas être installée : « il y a 100 raisons de ne pas faire » ;
  • les acteurs sur l’éolien sont des professionnels : « clairs et rassurants » ;
  • la relation humaine et le management sont les clefs d’un projet comme celui-ci : « de vraies qualités relationnelles dans ce collectif pour porter des projets de transition énergétique » ;
  • l’engagement citoyen est nécessaire, on ne peut pas attendre du Gouvernement et de l’État : « participer, monter sur le pont, c’est investir, se mobiliser, s’engager ! »

 

Le projet MINERVE couvre seulement 20% de la consommation de Polytech, comme quoi il y a fort à faire pour une autonomie énergétique sur des parcs d’activité comme la Chantrerie ! Les étudiants sont bien sûrs ambassadeurs de cette mutation. Et pourtant, le changement des usages est « le mythe de Sisyphe : ça démarre avec une communication et des bonnes volontés, ça retombe dès que ce n’est plus accompagné ».

Il y a encore fort à faire ! À votre énergie toujours renouvelable pour bouger sur les ENR !!

où est le rêve de sauver la planète ?

« Si vos rêves ne vous font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands ! »

Ellen Johnson Sirleaf (née en1938 au Libéria), formée aux États-Unis, elle est la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un État africain (Le Liberia)

En lisant cet article du Monde… bizarrement j’ai un peu de mal à rêver… sans doute est-ce trop petit ce rêve de sauver la planète… ça doit être ça !